samedi 21 décembre 2013

Flick dans la Galaxie ! (9)

épisode 9 : Ause a une faveur à demander

Le lendemain, le silence était toujours de mise. Le reste de la nuit avait été court mais relativement serein. Malgré la frayeur de la veille, les trois compères s'étaient décidés à retourner à la résidence s'assurer de la présence de la chose. Surveiller sa détention était finalement bien plus tranquillisant que son absence. Ils avaient ouvert la porte en grand et bondi aussitôt en arrière, craignant qu'elle se fût tapie juste là à attendre qu'on la libère. Mais il n'y avait personne. Ils arpentèrent chaque pièce méticuleusement mais toutes étaient vides. C'était une fenêtre laissée ouverte qui mit fin à leur étonnement. Un frisson glacé leur parcourut l'échine à l'idée qu'elle avait pu s'introduire dans le bungalow pendant leur sommeil, tout de suite relativisée par la veille effectuée par Flegvant. Ils pensèrent que la chose avait dû s'aventurer dans la jungle. Après tout, c'était la première fois qu'ils avaient fait sa rencontre en un mois de colonisation. Vu l'échelle de la planète, ils pouvaient très bien ne pas la revoir avant un an, dix ans ou plus ! Mais en même temps, peut-être n'était-elle pas seule.
Flick se rendit dans son jet afin de faire son rapport de police à sa hiérarchie. Mais avant même d'avoir sélectionné la bonne fréquence, il fut rejoint par Ause. Il l'interrogea du regard mais elle semblait tourner autour du pot.
_ Qu'allez-vous dire dans votre rapport ?
_ Que voulez-vous que je dise ? Ce qu'il s'est passé, évidemment.
_ Vous allez mentionner cette... chose ?
_ Oui, bien sûr. Je demanderai à ce que des hommes soient déployés pour votre sécurité. Soyez tranquilles.
_ Justement... On aimerait autant que vous n'en parliez pas.
_ Mais... Comment ça ?
_ Ce chantier rapporte beaucoup à notre société et nous avons peur qu'une menace de la sorte fasse tout capoter.
_ Je comprends... Mais je suis obligé de justifier la disparition à mes supérieurs et à sa famille.
_ Vous n'avez qu'à dire qu'il a été entièrement désintégré par votre laser et que vous avez agi en légitime défense.
_ C'est impossible ! Un flic de mon rang n'a pas la permission de posséder des armes aussi dévastatrices. Je peux tuer, oui, mais pas désintégrer.
_ Dans votre commissariat, il n'y a pas ce genre d'armes ? Ne pourriez-vous pas prétendre que vous vous êtes trompé en venant ici ?
Flick était interloqué. Ause lui parlait avec un culot qui lui paraissait inhabituel.
_ Comme vous y allez ! Même à supposer que je dise ça, je risque gros, je pourrais me retrouver à la rue, si ce n'est pire.
Ause sentit qu'elle commençait à aller trop loin et tenta de se faire moins pressante.
_ J'ai conscience que je vous en demande beaucoup. Mais si jamais vous vous retrouviez sans emploi, je peux solliciter ma direction pour vous embaucher pour notre sécurité sur cette planète. Vous êtes entièrement indiqué pour.
_ Mais je n'ai aucune envie de m'éterniser ici ! Et puis vous-même, vous n'allez pas rester seuls ici.
_ Des remplaçants viendront à la place de ceux qui sont morts.
La conversation tournait en rond. Flick cherchait des arguments à lui opposer, en vain. Puis une réflexion lui vint.
_ Vous m'avez dit hier que Bearson avait les moyens de parer à n'importe quelle menace... Ne seriez-vous pas en train de me cacher quelque-chose ? Le chantier est-il vraiment la seule raison de votre insistance ?
L'atmosphère changea brusquement et se mua en une chape de tension. Un silence lourd s'installa.
_ Qui croyez-vous servir, Flick ? dit Ause avec une gravité nouvelle dans la voix.
_ Je sers la loi. Ce que vous me proposez n'entre pas dans la légalité. Pour quelle raison devrais-je vous écouter ?
_ Parce que la justice n'est pas toujours du bon côté. Ne vous demandez vous jamais dans quel monde vous vivez ? Vous êtes un flic qui se contente d'obéir aux ordres et d'arrêter les personnes qu'on vous dit d'arrêter parce que leurs crimes ont l'apparence de crimes. Vous agissez parce que vous savez qu'un vol, qu'un parjure ou que sais-je doit être puni. Mais vous ne cherchez pas à savoir les motifs de tels gestes, vous n'êtes pas payé à réfléchir. Et même, si vous en tuez quelques-uns en route, on ne vous le reprochera pas car cela en arrangera certains, loin là-haut dans une sphère que vous ne pouvez pas atteindre.
Flick, en écoutant ce déballage avait perdu de son assurance. Pas parce qu'il était tombé d'accord avec elle mais parce qu'elle l'obligeait à réfléchir à des sujets qui le dépassaient, il était bien obligé de l'admettre. Il s'apprêtait à lui répondre mais le doute s'était insinué en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire et cela l'agaçait fortement. Il se mit à tourner en rond dans son jet mettant à bout la patience d'Ause.
_ Alors ?
Alors, Flick croisa les bras, il avait pris sa décision.

Quelle décision a-t-il prise ? Va-t-il respecter sa fonction ou s'affranchir pour une cause plus noble ? Réponse au prochain épisode...

mercredi 18 décembre 2013

Flick dans la Galaxie ! (8)

épisode 8 : L'affaire prend de l'ampleur

Celle-ci se prolongea, semblait durer une éternité. Les trois humains ne baissaient pas la garde. Tout était silence et immobilité. Flick se décida à parler :
_ Je crois bien qu'elle ne peut pas sortir d'ici.
Flegvant et Ause poussèrent un soupir de soulagement et leurs épaules s'affaissèrent dans un geste de détente retrouvée. Flick s'approcha de la fenêtre mais ne vit rien à l'intérieur de la résidence. Flegvant s'écria:
_ Et Psir ! Qu'avez-vous fait de Psir ?
Ause formula ce qu'ils n'avaient pas encore eu le temps de s'avouer à eux-mêmes :
_ Il est... mort.
_ C'est... cette chose qui... ?
_ Oui.
Ause frissonna et se croisa les bras pour se réconforter. Elle marcha d'un pas hésitant. Les hommes la suivirent et se retrouvèrent au bungalow.
_ Je crois que le danger est écarté, on n'a plus rien à craindre. Allez vous reposer. Dans le doute, je monterai la garde.
_ Non, Flick, s'opposa Flegvant. Vous n'avez pas dormi de la nuit. C'est moi qui vais veiller, ne vous en faites pas.
Flegvant jeta un coup d'oeil vers Ause qui avait retrouvé son austérité. Ils s'échangèrent un regard entendu.
_ Bon, d'accord. Demain matin, je ferai un rapport à mon chef.
Flick suivit Ause qui se dirigeait vers la chambre. Quand la porte se fut refermée, Flegvant garda les yeux rivés sur elle quelques instants puis alla faire une ronde dans les alentours. Lorsqu'il fut sûr que rien ne rodait dans les parages, il marcha d'un pas rapide vers un minuscule cabanon en tôle. Avant d'y pénétrer, il surveilla ses arrières. Il constata que la lumière dans le bungalow était éteinte et se cloîtra dans la pièce exiguë. Une ampoule nue se balançait au plafond. L'éclairage était faible et donnait une ambiance feutrée. Sur une table était installée un dispositif de communication clandestine. C'était un petit appareil facilement transportable en cas de nécessité. Le tout était escamoté par le coffrage d'une installation électrique qui alimentait tout le secteur du chantier. Grâce à un bouton factice, Flegvant ouvrit la cachette et fit ses manipulations en vue d'un appel extérieur à la planète. Le casque sur les oreilles, le micro à la bouche, il attendit.
Communiquer clandestinement était facile dans la Galaxie. La multiplication des planètes était autant de de relais satellites qui brouillaient les pistes. En contrepartie, il fallait avoir beaucoup de patience pour mener à bien une conversation entre le nombre d'intermédiaires téléphoniques et le décalage interplanétaire inévitable.
Au bout de dix longues minutes, il donna à son premier interlocuteur un mot de passe qu'il répéta à cinq autres personnes. Enfin, après une demi-heure de démarches, Flegvant était en mesure de parler à la personne désirée.
_ Allo ?
_ L'ours a trouvé une ruche.
_ Dans quel arbre a-t-il grimpé ?
_ Le 7832ème  en partant à l'est.
_ Il a trouvé beaucoup de miel ?
_ Et bien...
_ Qu'y a-t-il ? Tu ne m'as pas appelé pour rien, j'espère ?
_ Non, non ! Je veux dire... Nous n'avons... Enfin, l'ours n'a pas trouvé de miel mais il est tombé sur quelque-chose de plus, disons... appétissant !

Que signifie cet appel ? A quelle obscure organisation Flegvant appartient-il ? Il va falloir attendre pour le découvrir un prochain épisode.

mardi 17 décembre 2013

Flick dans la Galaxie ! (7)

épisode 7 : Piégés dans la piscine

La chose était à moins d'un mètre de ses proies ! Paniqué, Flick avait le cerveau en ébullition. De toute évidence, ils n'avaient pas le temps de sauver Psir même avec l'énergie du désespoir. Mais Flick  ne pouvait s'y résoudre et cherchait la solution miracle qui tomberait du ciel, l'idée de génie qui mettrait fin au cauchemar. Dans la seule seconde qui lui restait, une seule décision s'était imposé.
_ Désolé, Psir.
Flick sauta sur l'échelle in extremis et abandonna Psir à la chose. Son seul espoir était que cette créature n'aie pas d'intentions hostiles. Or, la chose avait atteint les chaussures de Psir.
_ Non ! Non !! Ne me laissez pas !
Elle enveloppait progressivement l'infortuné en commençant par les jambes puis les hanches avant de l'engloutir tout à fait tout en continuant son chemin. Flick et Ause reculèrent horrifiés et fascinés. L'angoisse était d'autant plus grande que les cris de Psir d'abord assourdis par la chose s'étaient tus. Sans réussir à prendre véritablement la fuite, les deux humains se dirigeaient, toujours à reculons, vers l'escalier. La chose était en train de remonter la piscine sans souci de la verticalité de la paroi. Un instant, ils crurent qu'elle s'en allait dans une autre direction mais brusquement elle se mit à les poursuivre.
Comme elle s'éloignait de la piscine, son fluide quitta le corps de Psir. Horrifiés, Flick et Ause constatèrent qu'en fait de cadavre, il ne restait plus rien. Ou plutôt, ses habits et ses chaussures gisaient par terre. Mais de Psir, rien ! Il avait disparu sans effusion de sang ni aucune autre trace identifiable. Flick en était convaincu, ils ne reverraient plus jamais Psir et pouvaient bel et bien le considérer comme mort. Toutefois, ils n'étaient pas au bout de leurs peines. Sans moyen de lutte, comment pouvaient-ils espérer échapper à la créature ?
Ause grimpa l'escalier quatre à quatre en hurlant :
_ Flegvant, vite ! Descend !
Celui-ci les rejoignit dans le hall d'entrée, à peu près remis de ses émotions.
_ Qu'est-ce qu'il se passe ? Vous avez eu Psir ?
_ Vite, sors tes clés et ouvre-nous la porte ! Dépêche-toi !
Il ne se fit pas prier mais lorsque Flick braqua la lumière sur la cage d'escalier, il s'arrêta net. A son tour, il découvrit éberlué la chose qui venait de déboucher du sous-sol. Elle se présentait debout, si tant est qu'on pouvait dire cela, d'une taille de trois mètres environ. Les trois humains se voyaient parfaitement en elle comme dans un miroir. Une onde concentrique les hypnotisait peu à peu. Flick lâcha le projecteur de sa main engourdie et l'effet hypnotique s'évanouit aussitôt.
_ Vite ! Ouvre cette porte !
Ils se pressèrent contre le battant. Flick éclaira la serrure pendant que Psir tremblait de tous ses membres sans parvenir à insérer la clé. Savoir que la chose approchait sans un bruit dans le noir complet générait une peur sans nom.
Soudain, la porte finit par s'ouvrir. Flick se retourna. La chose n'était plus qu'à deux mètres ! Une fois dehors, ils refermèrent la porte et reculèrent de quelques mètres. Le coeur battant, ils scrutèrent le bâtiment qu'ils venaient de quitter dans une attente anxieuse.

La peur habite BS-7832. La chose va-t-elle sortir de la résidence ? Retenez votre souffle avant le prochain épisode.

lundi 16 décembre 2013

Flick dans la Galaxie ! (6)

épisode 6 : Un évènement imprévu

_ Ause !
Celle-ci ne se départit pas de son flegme et lui répondit :
_ Flegvant a mis en marche les projecteurs. Nous avons pensé que ce serait plus commode de capturer Psir à la lumière que dans le noir.
Flick  baissa son arme.
_ Il est où, Flegvant ?
_ Il a pris l'autre escalier.
_ Merde, il y a une autre issue ?
Ause ne prit pas la peine de confirmer.
_ Bon, en avant. Avec un peu de chance, on va le coincer.
Malheureusement, à peine entrés dans la dernière pièce, ils virent qu'un combat à mains nues venait de s'engager entre Psir et Flegvant.
_ Psir, arrête ! Nous pointons nos armes sur toi !
Mais les deux hommes étaient sourds à toute sommation. Après une gymnastique acharnée qui envoya les projectiles les plus insolites, Psir trouva la faille dans la défense de son adversaire et l'envoya à terre d'un uppercut au menton. Il eut tout juste le temps de plonger dans l'escalier avant que les lasers n'atteignent son dos.
Flick et Ause rejoignirent Flegvant. Celui-ci s'était relevé sur un coude mais était passablement sonné.
_ J'ai verrouillé la porte d'entrée, il ne peut pas s'échapper.
_ Bien, reste ici. Ause, viens avec moi.
Flick descendit à son tour les escaliers, suivi de sa nouvelle partenaire. Au rez-de-chaussée, les pièces étaient restées dans le noir. Ils avancèrent prudemment quand ils entendirent un cri et un lourd bruit de chute sur leur gauche.
_ Ca vient du sous-sol, précisa Ause.
Flick s'élança immédiatement mais Ause le retint.
_ Attendez ! On va prendre un projecteur. Une fois débranché, il a une autonomie de vingt minutes. Ca devrait faire l'affaire.
Ause repartit à l'étage et ne mit pas de temps à revenir. Ils s'engouffrèrent dans le sous-sol et débouchèrent sur une vaste salle percée d'un trou sur pratiquement toute sa longueur.
_ C'est la piscine.
Flick dirigea le faisceau de la lampe à l'intérieur du bassin vide en béton. Il ne tarda pas à trouver Psir étalé au beau milieu de la piscine. Son arme gisait à quelques mètres de lui. Surpris par la lumière, Psir chercha à ramper vers son laser mais sa jambe lui arracha des cris de douleur.
_ Tu vois bien que tu n'as aucune chance ? En une seconde, tu peux être désintégré. Ne fais pas de bêtises, on vient te chercher.
Psir s'arrêta, haletant. Il regarda Flick.
_ Je vais en avoir pour combien de temps ?
_ Trente ans au bas mot. Cela va dépendre de l'indulgence de tes petits copains.
Psir s'affaissa, vaincu. Ause commença à descendre l'échelle puis sauta pour atterrir sur le sol en béton. Flick joua nonchalamment avec la lampe quand le passage de la lumière fit scintiller quelque-chose. Par réflexe, Flick redirigea le projecteur en arrière. Le scintillement revint.
_ Merde, qu'est-ce que c'est que ça ?
Une chose mouvante se dressait au bord de la piscine. Pour un esprit peu habitué, l'apparition était difficile à décrire. Elle semblait réfléchir la lumière et ondulait de bas en haut comme si elle était liquide. Cela ressemblait à du mercure mais c'était indéniablement vivant ! Le mercure descendit lentement dans le bassin. Elle dégageait une impression de tranquillité qui alarmait Flick.
_ Putain, sortez-moi de là ! s'écria Psir.
Flick sauta sans réfléchir et se réceptionna juste à côté de Psir. Ause accourut et souleva le blessé sur ses épaules. Flick canarda la chose mais les lasers semblaient comme absorbés. Il comprit rapidement la futilité de ses assauts et opta pour la fuite. Il aida Ause à porter Psir et tous deux se précipitèrent comme ils pouvaient. La chose, elle, garda le même rythme et garda le cap sur eux. Elle se rapprochait de plus en plus tandis que Flick et Ause avaient toutes les peines du monde à hisser Psir sur la première marche de l'échelle. Soudain, la femme s'écria :
_ Flick, attention !

La chose fond inexorablement sur les trois malheureux humains. Comment vont-ils s'en sortir ? Réponse au prochain épisode.

samedi 14 décembre 2013

Flick dans la Galaxie ! (5)

épisode 5 : La course-poursuite

Plusieurs heures s'écoulèrent sans que rien ne se passe dans la nuit verte. Les corps rouges allongés de Flegvant et Ause viraient au jaune, signe qu'ils s'endormaient. Flick avait également du mal à garder les yeux ouverts. Il se demanda brièvement si les deux colons formaient un couple et désintéressa aussitôt de la question.
Il était deux heures de l'après-midi sur sa montre quand il perçut un mouvement dans la jungle. Il songea qu'il lui faudrait se mettre à l'heure locale. La tache rouge accroupie de l'intrus disparaissait à chaque fois qu'il se cachait derrière un arbre mais sa progression crevait l'écran du jet spin. Flick vérifia son arme et sortit du vaisseau silencieusement. Il resta immobile le temps que ses yeux s'habituent à l'obscurité. Le calme des lieux aidant, Flick entendit très distinctement les pas feutrés de Psir s'approchant. Comme il se doutait que ses propres pas ne passeraient pas inaperçus, il se positionna derrière le train d'atterrissage de son jet et laissa Psir se jeter dans la gueule du loup.
_ Halte-là, Psir ! Je suis de la police, rends-toi !
Aussitôt, un éclair rouge jaillit mais fusa bien loin de Flick. Celui-ci réagit dans la seconde mais tira volontairement au-dessus de la tête de Psir pour l'effrayer. Les résidus du laser crépitèrent dans ses cheveux mais ne le blessèrent pas. Paniqué, il courut dans une nouvelle direction, s'éloignant des bungalows. Flick s'élança à sa poursuite et le retrouva s'engouffrant dans une des résidences en construction.
Quand il pénétra à son tour dans le bâtiment, les pénombres l'enveloppèrent. Il ralentit sa marche tandis que les échos de la course de Psir résonnaient de partout. Le volume sonore était tellement élevé qu'il était impossible de déterminer d'où venait le bruit. De plus, du matériel de chantier traînait en tout sens et rendait caduc toute velléité de discrétion pour l'un comme pour l'autre. Flick se maudit de ne pas avoir prévu de quoi percer l'obscurité et s'engagea prudemment.
Son pied buta contre la première marche de l'escalier qui menait aux étages et décida de l'emprunter. Il se fia à son expérience, laquelle démontrait qu'un homme en fuite et en panique se dirigeait toujours stupidement vers le point le plus haut d'un bâtiment et le coin le plus reculé d'une pièce. Alors que le bon sens dictait de s'éloigner vers le large pour éviter le danger.
Flick traversa une pièce après l'autre sans trouver âme qui vive. Pourtant, le bruit était toujours omniprésent.
_ Psir ! Je suis flic, je ne suis pas venu te faire de mal. Je sais que tu as été pris de panique, ça arrive à tout le monde. Rends-toi et évitons d'augmenter les dégâts, hein ?
Flick crut reconnaître le bruit de meubles qu'on bougeait précipitamment. Il continua sa progression lentement. Soudain, une lumière bleutée et fantomatique éclaira la résidence.
_ Merde !
Flick s'agenouilla instinctivement, aveuglé momentanément par la clarté qui projetait des ombres monstrueuses sur les parois. Habitué petit à petit, Flick repéra la source de lumière et constata qu'il s'agissait d'une lampe de chantier posée à même le sol. Il attendit quelques instants avant de s'élancer à nouveau. Mais il n'avait pas fait une dizaine de pas qu'il perçut du coin de l'oeil une ombre ramper au plafond et se mouvoir dans sa direction. Flick se retourna et braqua son arme devant lui.

Flick va-t-il réussir à arrêter Psir ? Ou le combat va-t-il s'engager ? Vous en saurez certainement davantage dans le prochain épisode.

vendredi 13 décembre 2013

Flick dans la Galaxie ! (4)

épisode 4 : Flick attend Psir de pied ferme

Flick prit le temps de réfléchir et au bout de quelques instants de silence, il reprit la parole :
_ Bon, il est où Psir à présent ?
_ Quelque part dans la jungle. Nous ne savons pas où. Nous ne pouvons pas le traquer car nous ne pouvons pas quitter la base, sinon il s'empresserait de détruire tout moyen de contact avec la Galaxie et toute possibilité de quitter la planète.
_ Vous n'avez pas une idée d'où il pourrait se trouver ? Vous n'avez pas un plan ou quelque-chose comme ça ?
_ Nous savons juste dans quelle direction il s'en est allé. Mais il ne doit pas être très loin puisqu'il revient tous les soirs pour nous attaquer. Quant à une carte, nous n'avons que la base et les alentours.
_ Cette planète n'a pas déjà été explorée ? Comment Bearson peut-il bâtir un tel projet sans s'assurer un minimum de sa sécurité ? Avec une jungle pareille, ça doit bien grouiller de monstres ou d'animaux dangereux, non ?
_ Bearson a bâti son projet sur la superficialité de quelques beaux clichés pris de la planète. Il faut croire qu'il est assez confiant pour faire face à n'importe quel danger qui pourrait survenir. Mais allez à la fenêtre et écoutez attentivement.
Flick rejoignit Ause et se mit à scruter la jungle à travers la moustiquaire. Le silence s'installa rendu assourdissant par le long dialogue précédent. Flick chercha à s'imprégner de l'ambiance des lieux mais quelque-chose l'en empêcha. Pourtant, le paysage était magnifique. Ce qui semblait être un océan invitait à la baignade. Les arbres millénaires donnaient à imaginer plein de mystères cachés. Le calme était apai... Non, en fait, le calme ne donnait pas une sensation d'apaisement. Le calme était trop calme. Il manquait à ce calme le chant des oiseaux qui égaye, le bruit des vagues qui relaxe, tout était figé !
_ Il n'y a pas d'animaux sur cette planète ??
_ Et non, ce silence est troublant, hein ? On a beau prêter l'oreille, on n'entend même pas le moindre insecte. L'eau est si limpide que le plus petit des poissons ne peut pas échapper à l'oeil nu. Et pourtant, rien de rien ! Je ne suis pas expert en biologie mais il me semble qu'il faut un minimum de biodiversité pour qu'une telle planète existe. C'est assez inexplicable.
Flick décida d'arpenter les abords immédiats de la jungle pour repérer des traces de passage du criminel mais visiblement des traces, il y en avait partout. Et il ne le repéra pas non plus en train de les espionner. Comme la journée était bien avancée, il ne poussa pas plus loin ses explorations.
Flegvant et Ause étaient diplômés en architecture et travaillaient ensemble depuis plus de dix ans. Bien que brillants, ils avaient décliné nombre d'offres alléchantes pour rester dans cette petite société qui ne payait pas de mine et qui détonait dans un univers écrasé par les multinationales.
Ils dînèrent tous les trois ensemble de boîtes de conserve. Flick étudia plus en détail Ause. Sensiblement du même âge que Flegvant, elle approchait de la cinquantaine. Elle portait sur son visage un masque d'austérité rehaussé par une coiffure en chignon et que les événements récents ne suffisaient pas à expliquer.
Une fois la nuit tombée, ils se séparèrent. Flick leur avait suggéré de se reposer pendant que lui veillerait depuis son jet spin. Le vaisseau spatial tournait le dos à l'océan et depuis le cockpit, on disposait d'une parfaite vue d'ensemble de la jungle qui cernait le campement. A l'intérieur, Flick enclencha les dispositifs de visions nocturne et thermique. Il était plus facile de repérer un intrus de nuit que de jour ! Il s'assit dans son fauteuil et les jambes croisées sur le tableau de bord, Flick attendit que Psir se manifestât.

Flick est prêt à accueillir Psir comme il se doit. Mais va-t-il se montrer ? Flick va-t-il sortir victorieux de leur confrontation ? La suite au prochain épisode.

jeudi 12 décembre 2013

Flick dans la Galaxie ! (3)

épisode 3 : Un crime sur BS-7832 !


L'intérieur n'était guère plus chatoyant. La pièce dans laquelle ils se trouvaient servait de cantine et ne comprenait aucune décoration. Une cuisine équipée, une table, des chaises et c'était tout. Ause se posta immédiatement à la fenêtre pendant que les hommes s'asseyaient. Flegvant servit à boire une boisson sucrée au goût inconnu mais délicieuse.
_ C'est le jus d'un fruit découvert dans le coin. Bon, alors voilà : il y a un mois, nous étions cinq colons envoyés ici pour préparer le terrain. Notre employeur, Bearson science, filiale de Bearson group, propriété de Bearson junior...
_ Fils de Bearson senior ?
_ Cela va sans dire. Le quinzième du nom.
Flick eut un sifflement d'admiration.
_ Notre employeur donc à qui appartient cette planète désire en faire une villégiature à la pointe de la modernité et du plaisir, en un mot à la pointe du luxe. La petite équipe que nous formions a à charge d'établir une mini-cité de base afin d'y accueillir les ouvriers en charge de mettre sur pied le complexe paradisiaque prévu.
_ Vous construisez des logements pour les ouvriers qui vont construire des logements pour le patron ? Mais pourquoi ne le font-ils pas eux-mêmes ?
_ Car Bearson junior n'a pas le monopole des entreprises des constructions. Ceci est la propriété de Louvovitch junior, son rival qui n'hésite pas à hausser les prix ou à imposer des clauses plus farfelues les unes que les autres pour accéder à sa demande.
_ Ce sont tous des junior, les patrons ?
_ C'est la loi de la succession de père en fils, que voulez-vous. Et donc, Louvovitch réclame que puisqu'il faut construire du luxe, ses ouvriers doivent loger dans du luxe également. A cela, il invoque tout un tas de prétextes auxquels il ne croit pas comme l'éloignement des familles par exemple. En fin de compte, il se fiche royalement de ses ouvriers car ce qui l'intéresse, c'est d'extorquer au maximum son rival. Pour ce faire, il facture, ou plutôt surfacture le logement des ouvriers qui n'en demandent pas tant. De l'autre côté, Bearson qui n'a pas un caractère très différent essaye de contourner au maximum le contrat qui le lie à Louvovitch. Pour économiser le moindre sou, il a fait appel à nous pour la première partie du chantier.
_ Et vous êtes ?
_ Nous représentons une petite société de construction qui a échappé au monopole de Louvovitch et nous sommes bien moins cher.
_ Pourquoi Bearson ne fait pas appel à vous pour le reste alors ?
_ Parce que Bearson veut un projet réalisable en un temps record que notre société ne peut pas accomplir. De plus, nous n'avons pas d'expertise sur tout. Et enfin, nous ne pouvons intervenir que dans les termes du contrat sur lesquels Louvovitch ne peut plus revenir légalement. Pour nous, même une infime partie du projet est une opportunité extraordinaire.
_ Tout ceci me semble bien compliqué.
_ C'est un monde d'intrigues auquel nous n'appartenons pas, Flick.
_ Bon, revenons-en à notre affaire.
_ Comme vous pouvez le constater, nous ne somme que deux alors que je vous avais dit être arrivés à cinq. Il y avait également Psir, Torgon et Remiald. Depuis une semaine, Psir n'avait plus goût à travailler et se permettait de s'absenter sans prévenir. Nous lui avons fait remontrance et il a essayé de nous convaincre de tout abandonner et de profiter des merveilles de cette planète rien que pour nous. Il est vrai qu'ici on se croirait au paradis mais tout de même, un tel souhait est irréalisable. Nous avons chacun une famille et je ne pense pas que Bearson verrait d'un bon oeil l'arrêt des travaux. Le lendemain de cette discussion houleuse, nous avons découvert le cadavre de Torgon, tué au laser. Des vivres et des munitions avaient disparu et Psir s'était enfui dans la jungle. Nous avons alors appelé la police au secours car le chantier est arrêté à cause du fait qu'on soit constamment sur nos gardes. Hier, c'est Remiald qui s'est fait avoir. Voilà, vous savez tout.

Flick se retrouve donc avec un double meurtre sur les bras. Comment compte-il procéder à l'arrestation de Psir ? La suite au prochain épisode.

Flick dans la Galaxie ! (2)

épisode 2 : Flick arrive à BS-7832


Cela faisait deux ans que Flick exerçait sa profession. Depuis que sa femme l'avait quitté plus exactement. Ou était-ce lui qui avait demandé le divorce ? A bien y réfléchir, Puna n'avait jamais exprimé le désir de se séparer, elle avait suivi sans crier gare sa lubie et avait simplement signifié à Flick qu'il fallait s'en accommoder. Or, cela n'était pas franchement de son goût et après de vaines discussions pour la faire revenir à la raison, il était parti de leur foyer.
Sans couple et encore moins de famille, Flick s'était senti l'humeur vagabonde et le métier de flic était tout à fait indiqué pour satisfaire ses envies d'ailleurs. Il avait enchaîné les interventions en tous genres mais la plupart de ses contributions consistait à faire régner l'ordre et procéder à des arrestations ou à des liquidations le cas échéant.
Le voyage vers BS-7832 serait long en dépit des portails de téléportation. Il en avait pour plus de sept heures. Heureusement, le jet spin était équipé d'un écran de divertissement et Flick s'empressa de l'allumer dès qu'il avait fini d'établir son plan de route. Grâce aux téléportations, les voyages s'effectuaient quasiment en ligne droite et la conduite manuelle était pratiquement inutile. Aussi, Flick pouvait se tenir au courant de la course interplanétaire en solitaire et ses ultimes rebondissements sur son écran. Arrog, le favori tout désigné était en tête après 495 jours de course et un peu plus de la moitié des planètes-étapes atteintes. Mais il était suivi de près par son concurrent le plus sérieux, Courvaille. Seulement vingt-quatre heures les séparaient. Quant aux autres adversaires, ils étaient relégués à plus de deux semaines.
Flick avait à présent franchi le dernier portail pour atteindre le secteur qui l'intéressait. Il ne comportait que deux planètes récemment découvertes et en voie de colonisation dont BS-7832. Le moins que l'on pouvait dire est qu'il n'y avait pas foule dans l'Espace.
Au moment de pénétrer dans l'atmosphère, Flick découvrit avec émerveillement le vert éclatant de la végétation luxuriante et le bleu turquoise de l'eau limpide. Cette planète était un paradis ! Grâce à la balise émettrice de la base installée par les colons, Flick trouva facilement où atterrir et d'un pilotage expert, l'appareil se posa en une ou deux minutes.
Quand il descendit de son jet, lunettes de soleil posées sur le nez, deux personnes, un homme et une femme l'attendaient. Tous les deux portaient une arme en bandoulière. La femme scrutait les alentours tandis que l'homme, barbu et vêtu de blanc s'avança et fit les présentations.
_ Bonjour et bienvenue ! Je suis Flegvant et voici Ause.
_ Enchanté ! Je suis Flick.
_ D'accord. Et votre nom, c'est... ?
_ Je viens de vous le dire, je m'appelle Flick. Je suis ici, rapport au signal de détresse que vous auriez envoyé.
_ Ah ok ! Détresse est un bien grand mot pour définir ce qui se passe ici.
_ Et il se passe quoi justement ?
_ Venez dans notre bungalow et laissez-moi vous expliquer tout depuis le début.
Les trois personnes traversèrent le terrain d'atterrissage et gagnèrent un préfabriqué sans aucun charme.

Mais que se passe-t-il ? Pourquoi ces gens sont-ils armés et l'oeil aux aguets ? Vous en saurez plus au prochain épisode...

Flick dans la Galaxie ! (1)

Flick dans la Galaxie !


épisode 1 : Une mission pour Flick


Flick était flic. Il avait bien pensé à changer de nom ou de métier mais pour des raisons différentes les unes des autres, il était resté Flick et flic. Tant pis pour les sarcasmes quotidiens, il ne s'en préoccupait pas.
Allongé sur sa couchette, Flick consultait le catalogue de prestations de son ex-femme reconvertie dans la prostitution. Elle était sa propre employée et avait l'objectif de se hisser au rang d'article de luxe.
_ Pfff...
Flick avait encore un air navré lorsque la porte de sa cellule s'ouvrit brusquement laissant apparaître le physique gras et suant de Garss, son messager de service.
_ Hé ! Tu ne peux pas frapper avant d'entrer chez moi comme ça ?
_ Tu n'es pas chez toi, Flick. Tu es au commissariat et surtout tu es au boulot ! Une mission pour toi, Flick.
Une des raisons pour laquelle Flick ne désirait pas changer de nom était de penser qu'il avait en face de lui quelqu'un dont le nom collait à la peau et qu'il lui était sûrement bien plus difficile à assumer. Encore qu'il songea finalement qu'il devait se complaire dans son rôle. Il ne se rappelait pas l'avoir vu sourire ou rire d'une plaisanterie un jour.
Flick se redressa sur sa couchette en prenant soin de ne pas heurter le plafond de sa cellule qui ne se trouvait qu'à vingt centimètres au-dessus de sa tête lorsqu'il était allongé. Les dimensions de sa cellule ne dépassait pas deux mètres cinquante en longueur et un mètre en hauteur. De plus, elle était située au-dessus de celle d'un collègue et en dessous de celle d'un autre.
_ C'est quoi cette mission ?
_ Un signal de détresse a été envoyé depuis la colonie BS-7832. C'est simple, rends-toi là-bas et fais le nécessaire pour régler le problème.
_ C'est où cette colonie ?
_ Il s'agit d'une dernières planètes explorées, tu la trouveras aux confins Est de la galaxie. Les coordonnées sont enregistrées dans ton jet spin.
_ Parce qu'en plus tu es entré dans mon jet ?
Garss ne releva pas le commentaire et s'en alla.
_ Super...
Flick éteignit l'ampoule verte qui signalait sa présence dans sa cellule et se dirigea vers les vestiaires où il s'équipa en uniforme et en armes. Une fois dans son jet spin, abréviation de jet spatial individuel, il régla les différentes commandes ainsi que la destination et demanda à la régie l'ouverture du garage. En un mouvement glissant et silencieux, le jet spin s'engagea dans la rue. La circulation était relativement calme à cette heure où la nuit était déjà tombée dans la cité dominée par les gratte-ciels et une lumière artificielle et multicolore qui donnait mal à la tête. L'engin volant s'éleva progressivement avant de survoler les immeubles et une fois à l'air libre, prit de la vitesse et en quelques minutes quitta l'atmosphère d'Universalis 2.

Qu'est-il donc arrivé sur cette mystérieuse planète inconnue ? Dans quelle aventure Flick va-t-il s'engager ? La suite au prochain épisode.