samedi 21 décembre 2013

Flick dans la Galaxie ! (9)

épisode 9 : Ause a une faveur à demander

Le lendemain, le silence était toujours de mise. Le reste de la nuit avait été court mais relativement serein. Malgré la frayeur de la veille, les trois compères s'étaient décidés à retourner à la résidence s'assurer de la présence de la chose. Surveiller sa détention était finalement bien plus tranquillisant que son absence. Ils avaient ouvert la porte en grand et bondi aussitôt en arrière, craignant qu'elle se fût tapie juste là à attendre qu'on la libère. Mais il n'y avait personne. Ils arpentèrent chaque pièce méticuleusement mais toutes étaient vides. C'était une fenêtre laissée ouverte qui mit fin à leur étonnement. Un frisson glacé leur parcourut l'échine à l'idée qu'elle avait pu s'introduire dans le bungalow pendant leur sommeil, tout de suite relativisée par la veille effectuée par Flegvant. Ils pensèrent que la chose avait dû s'aventurer dans la jungle. Après tout, c'était la première fois qu'ils avaient fait sa rencontre en un mois de colonisation. Vu l'échelle de la planète, ils pouvaient très bien ne pas la revoir avant un an, dix ans ou plus ! Mais en même temps, peut-être n'était-elle pas seule.
Flick se rendit dans son jet afin de faire son rapport de police à sa hiérarchie. Mais avant même d'avoir sélectionné la bonne fréquence, il fut rejoint par Ause. Il l'interrogea du regard mais elle semblait tourner autour du pot.
_ Qu'allez-vous dire dans votre rapport ?
_ Que voulez-vous que je dise ? Ce qu'il s'est passé, évidemment.
_ Vous allez mentionner cette... chose ?
_ Oui, bien sûr. Je demanderai à ce que des hommes soient déployés pour votre sécurité. Soyez tranquilles.
_ Justement... On aimerait autant que vous n'en parliez pas.
_ Mais... Comment ça ?
_ Ce chantier rapporte beaucoup à notre société et nous avons peur qu'une menace de la sorte fasse tout capoter.
_ Je comprends... Mais je suis obligé de justifier la disparition à mes supérieurs et à sa famille.
_ Vous n'avez qu'à dire qu'il a été entièrement désintégré par votre laser et que vous avez agi en légitime défense.
_ C'est impossible ! Un flic de mon rang n'a pas la permission de posséder des armes aussi dévastatrices. Je peux tuer, oui, mais pas désintégrer.
_ Dans votre commissariat, il n'y a pas ce genre d'armes ? Ne pourriez-vous pas prétendre que vous vous êtes trompé en venant ici ?
Flick était interloqué. Ause lui parlait avec un culot qui lui paraissait inhabituel.
_ Comme vous y allez ! Même à supposer que je dise ça, je risque gros, je pourrais me retrouver à la rue, si ce n'est pire.
Ause sentit qu'elle commençait à aller trop loin et tenta de se faire moins pressante.
_ J'ai conscience que je vous en demande beaucoup. Mais si jamais vous vous retrouviez sans emploi, je peux solliciter ma direction pour vous embaucher pour notre sécurité sur cette planète. Vous êtes entièrement indiqué pour.
_ Mais je n'ai aucune envie de m'éterniser ici ! Et puis vous-même, vous n'allez pas rester seuls ici.
_ Des remplaçants viendront à la place de ceux qui sont morts.
La conversation tournait en rond. Flick cherchait des arguments à lui opposer, en vain. Puis une réflexion lui vint.
_ Vous m'avez dit hier que Bearson avait les moyens de parer à n'importe quelle menace... Ne seriez-vous pas en train de me cacher quelque-chose ? Le chantier est-il vraiment la seule raison de votre insistance ?
L'atmosphère changea brusquement et se mua en une chape de tension. Un silence lourd s'installa.
_ Qui croyez-vous servir, Flick ? dit Ause avec une gravité nouvelle dans la voix.
_ Je sers la loi. Ce que vous me proposez n'entre pas dans la légalité. Pour quelle raison devrais-je vous écouter ?
_ Parce que la justice n'est pas toujours du bon côté. Ne vous demandez vous jamais dans quel monde vous vivez ? Vous êtes un flic qui se contente d'obéir aux ordres et d'arrêter les personnes qu'on vous dit d'arrêter parce que leurs crimes ont l'apparence de crimes. Vous agissez parce que vous savez qu'un vol, qu'un parjure ou que sais-je doit être puni. Mais vous ne cherchez pas à savoir les motifs de tels gestes, vous n'êtes pas payé à réfléchir. Et même, si vous en tuez quelques-uns en route, on ne vous le reprochera pas car cela en arrangera certains, loin là-haut dans une sphère que vous ne pouvez pas atteindre.
Flick, en écoutant ce déballage avait perdu de son assurance. Pas parce qu'il était tombé d'accord avec elle mais parce qu'elle l'obligeait à réfléchir à des sujets qui le dépassaient, il était bien obligé de l'admettre. Il s'apprêtait à lui répondre mais le doute s'était insinué en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire et cela l'agaçait fortement. Il se mit à tourner en rond dans son jet mettant à bout la patience d'Ause.
_ Alors ?
Alors, Flick croisa les bras, il avait pris sa décision.

Quelle décision a-t-il prise ? Va-t-il respecter sa fonction ou s'affranchir pour une cause plus noble ? Réponse au prochain épisode...

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